Marier justice sociale et réduction du déficit public est le défi que s’est lancé Michel Barnier depuis sa nomination au poste de Premier ministre. Face à un déficit qui pourrait atteindre 6 % du PIB, Barnier explore diverses stratégies, notamment la taxation des plus riches. Il promet de préserver les classes moyennes et modestes, préférant des prélèvements ciblés sur les plus fortunés, une proposition qui suscite de vifs débats.
Cibler les plus riches et les grandes entreprises
Michel Barnier a clairement indiqué que les Français « ont besoin de justice fiscale ». Pour ce faire, il prévoit de taxer les plus riches et les grandes entreprises pour pouvoir générer des milliards d’euros de recettes et ainsi réduire le déficit public. Une stratégie qui, selon lui, va épargner les classes moyennes, les travailleurs et les ménages.
Patrick Martin, président du Medef, la principale organisation patronale en France, s’est montré prêt à discuter de cette hausse d’impôts, mais sous deux conditions : d’une part, que l’État montre l’exemple en réduisant ses propres dépenses, et d’autre part, que cela ne freine pas l’investissement et la création d’emplois. Une réaction qui surprend, certains patrons estimant déjà être trop taxés, et d’autres qui redoutent que cela ne démotive les petites entreprises encore fragilisées par la crise post-Covid.
Gel des barèmes de l’impôt sur le revenu et révision de la flat tax
L’une des stratégies envisagées par le gouvernement pour augmenter les recettes fiscales est le gel des barèmes de l’impôt sur le revenu, qui sont normalement ajustés chaque année en fonction de l’inflation. Geler ces barèmes pourrait permettre de récupérer environ 4 milliards d’euros supplémentaires, mais cette mesure pourrait également affecter une partie de la classe moyenne, car elle serait soumise à une augmentation implicite de l’imposition.
D’un autre côté, le gouvernement envisage de réviser la flat tax, qui taxe les revenus du capital à un taux forfaitaire de 30 %. Cette taxe pourrait être portée à 33 %, générant ainsi 1,5 milliard d’euros supplémentaires. Cependant, cette révision suscite des débats, car elle pourrait affecter non seulement les plus fortunés, mais aussi une partie des classes moyennes qui dépendent des revenus de leurs investissements.
Les propositions du Medef
Par la voix de son président Patrick Martin, le Medef propose d’autres alternatives, bien qu’il soit ouvert à la discussion. Il estime que l’État devrait orienter les économies en réduisant le nombre d’agences publiques et en luttant contre la fraude sociale. Des mesures qui pourraient, selon lui, générer plusieurs milliards d’euros d’économies sans freiner la croissance économique ni affecter les entreprises et les ménages.
Martin met également en garde contre toute réduction des allègements de charges sur les bas salaires, en soulignant que cela pourrait avoir un impact négatif sur l’emploi, notamment dans les secteurs exposés à la concurrence internationale. Et pourquoi pas, remplacer le dispositif Pinel par un nouveau dispositif fiscal incitatif pour soutenir le secteur immobilier.