Le projet de budget du gouvernement pour l’année à venir suscite de vives réactions et de nombreuses interrogations. Plusieurs mesures concernant les aides au logement et les prestations sociales sont au cœur des débats, notamment en ce qui concerne leur évolution et leur accessibilité.
Associations, syndicats et étudiants s’inquiètent des conséquences de ces annonces sur les populations les plus fragiles, alors que la question du pouvoir d’achat reste plus que jamais d’actualité.
Les choix budgétaires opérés pourraient bien redéfinir l’accès au logement et la vie étudiante en France dès l’an prochain.
Gel des APL et d’autres prestations sociales en 2026
Le gouvernement a confirmé, dans son projet de budget pour 2026, le gel des Aides personnalisées au logement (APL) ainsi que d’autres prestations sociales majeures, telles que les pensions de retraite et les allocations familiales. Concrètement, ce gel signifie que ces aides ne seront pas revalorisées pour compenser l’inflation, marquant ainsi une « année blanche » sans augmentation.
Cette décision, justifiée par la nécessité de réaliser des économies budgétaires, estimées à 108 millions d’euros pour les seules APL, suscite de vives inquiétudes parmi les associations, qui redoutent un impact accru sur les ménages les plus fragiles, déjà confrontés à la hausse du coût de la vie.
Suppression des APL pour les étudiants étrangers non-boursiers
Le projet de loi de finances prévoit également la suppression des APL pour les étudiants étrangers non-boursiers originaires de pays hors Union européenne, Espace économique européen et Suisse.
ALERTE INFO !
Le gouvernement prévoit de GELER le montant des APL en 2026 et de SUPPRIMER cette aide pour les étudiants étrangers hors Union européenne non boursiers !
LES RETRAITES ET LES ALLOCATIONS FAMILIALES NE SERAIENT PAS REVALORISÉES NON PLUS.
(BFM TV) pic.twitter.com/qoVYoQQURW
— Impact (@ImpactMediaFR) October 14, 2025
Cette mesure pourrait concerner jusqu’à 310 000 étudiants, soit la quasi-totalité des étudiants extracommunautaires, dont seuls 2 à 3 % bénéficient d’une bourse. Aucun chiffrage précis n’a été communiqué par le gouvernement, mais des estimations avancent une économie potentielle de près de 400 millions d’euros par an.
Les associations étudiantes alertent sur le risque d’aggravation de la précarité, rappelant que ces jeunes, souvent exclus des bourses du Crous, dépendent fortement de ces aides pour se loger en France.
Conséquences sociales et réactions des associations
Les associations de défense des plus précaires, telles que la Fondation pour le logement des défavorisés, dénoncent une mesure qui risque d’accentuer la précarité et l’exclusion, notamment chez les étudiants étrangers. Selon la Fage et l’Union étudiante, la suppression des APL pourrait pousser de nombreux jeunes à abandonner leurs études, faute de moyens pour se loger.
Elles soulignent que ces aides sont souvent le dernier filet de sécurité pour des étudiants déjà confrontés à des frais d’inscription élevés et à l’absence de soutien familial. Les syndicats alertent sur un risque de fracture sociale accrue et appellent le gouvernement à revoir sa copie pour éviter une marginalisation massive de ces publics vulnérables.
Baisse globale des crédits logement et contexte économique
Pour 2026, le budget consacré à l’aide au logement, incluant les APL, s’établira à 16,1 milliards d’euros, soit une diminution de 600 millions par rapport à 2025. Cette contraction intervient dans un contexte d’inflation persistante, où le gel des prestations sociales réduit d’autant le pouvoir d’achat des bénéficiaires.
Cette orientation budgétaire s’inscrit dans une tendance de fond : depuis plusieurs années, l’État opère des coupes successives dans les aides sociales, privilégiant la maîtrise des dépenses publiques. Si l’inflation reste modérée, l’accumulation de ces mesures fragilise durablement les ménages modestes, qui voient leur accès au logement de plus en plus compromis face à la hausse des loyers et des charges.


