Le recours massif aux AESH à l'école critiqué , quelle suite

Le recours massif aux AESH à l’école critiqué , quelle suite ?

Le recours massif aux AESH (Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap) dans les établissements scolaires fait l’objet de critiques croissantes, notamment de la part de la Cour des Comptes.

Cette institution a récemment souligné les limites de ce dispositif, mettant en avant des dysfonctionnements liés à l’organisation et au financement de l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap.

Si la volonté de rendre l’école accessible à tous est saluée, les moyens et la gestion de ces accompagnants semblent encore insuffisants pour garantir une inclusion scolaire efficace.

Une inclusion en croissance, mais avec des lacunes

Depuis la Loi de 2005 sur l’égalité des droits des personnes handicapées, le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés dans les écoles ordinaires a triplé. En 2022, on comptait plus de 436 000 élèves concernés, selon la Cour des Comptes.

Face à cette augmentation, le nombre d’AESH a considérablement augmenté, passant à 86 502 accompagnants à la rentrée 2024.

Cependant, malgré ce succès en termes de chiffres, la Cour des Comptes a relevé de nombreuses insuffisances dans la mise en œuvre de l’inclusion scolaire, notamment le manque de coordination entre les différents acteurs impliqués (enseignants, parents, personnel médico-social).

Les critiques de la Cour des Comptes

Le rapport de la Cour des Comptes, publié en septembre 2024, dénonce le « recours massif » aux AESH sans que des dispositifs d’accompagnement pédagogique adaptés soient suffisamment développés.

La critique se concentre notamment sur l’absence de formations spécifiques pour ces accompagnants, qui se trouvent souvent démunis face aux besoins particuliers des élèves qu’ils assistent.

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De plus, les conditions de travail des AESH sont jugées précaires : faibles rémunérations, contrats à durée déterminée (CDD), et une gestion dispersée qui empêche une mutualisation efficace des ressources.

Le coût élevé de l’inclusion scolaire

La politique d’inclusion scolaire a un coût estimé à 3,7 milliards d’euros pour l’année 2022, un montant qui inclut les salaires des AESH. Ce recours prépondérant à l’accompagnement humain, bien que nécessaire, est jugé insuffisant pour compenser le manque d’équipements pédagogiques adaptés.

Selon la Cour des Comptes, cette dépendance aux AESH pourrait être partiellement réduite si des investissements étaient réalisés pour améliorer l’accessibilité des infrastructures scolaires et renforcer l’usage de supports pédagogiques adaptés.

Quelles solutions pour l’avenir ?

Face à ces constats, la Cour des Comptes souligne l’importance d’améliorer la planification de l’inclusion scolaire, en renforçant la coordination entre l’Éducation nationale et le secteur médico-social.

Elle recommande également de fournir des formations approfondies aux AESH pour mieux répondre aux besoins des élèves en situation de handicap.

De plus, il est crucial de revoir les conditions de travail et de rémunération des AESH afin de stabiliser ces postes et garantir un accompagnement de qualité.

Ces mesures visent à créer un cadre plus efficace pour l’inclusion scolaire et à améliorer l’expérience éducative des élèves.

antoine laurent
Antoine Laurent