Le projet de loi de finances réserve de nouvelles mesures pour la fonction publique, visant à améliorer la gestion des ressources humaines et à réduire les coûts de l’absentéisme. Au cœur de ce projet se trouve une série de réformes concernant les conditions de travail et la responsabilisation des agents. Voici un tour d’horizon des propositions phares et des réactions qu’elles suscitent.
Proposition d’allongement du délai de carence pour les arrêts maladie
Parmi les mesures les plus discutées, l’allongement du délai de carence pour les arrêts maladie des fonctionnaires de 1 à 3 jours. Selon le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, cette initiative est une réponse directe à l’augmentation des jours d’absence au sein de la fonction publique. En instaurant ce délai, le gouvernement espère inciter les agents à une meilleure gestion de leurs arrêts de travail et à réduire les coûts associés aux absences.
La volonté de responsabiliser les agents publics
Guillaume Kasbarian met également l’accent sur la nécessité de responsabiliser davantage les agents. La hausse de l’absentéisme observée ces dernières années dans la fonction publique représente une charge importante pour le budget de l’État. En responsabilisant les fonctionnaires, le ministre souhaite instaurer une culture de l’engagement et de la rigueur professionnelle, tout en sensibilisant les agents aux enjeux financiers que représente leur absentéisme.
Une refonte des catégories et une rémunération au mérite
La suppression des catégories traditionnelles (A, B et C) dans la fonction publique est une autre mesure qui suscite des débats. Reprise de l’ancienne proposition de Stanislas Guerini, cette réforme vise à adapter les rémunérations en fonction de la performance individuelle plutôt que de l’ancienneté ou du grade. Ce modèle de rémunération au mérite pourrait encourager une dynamique plus concurrentielle et valoriser les agents les plus performants.
Licenciement en cas d’insuffisance : une mesure controversée
L’idée d’autoriser le licenciement pour insuffisance de résultats est également au cœur des propositions de Guillaume Kasbarian. Selon lui, ce sujet ne devrait plus être un tabou. Cependant, pour la CGT Services Publics, représentée par Natacha Pommet, le licenciement pour insuffisance est déjà possible, bien que rarement appliqué.
Elle rappelle que la formation et les conditions de travail des agents devraient être une priorité pour éviter d’en arriver à ces mesures extrêmes.
Le manque de ressources pour les travailleurs handicapés
Enfin, le ministre de la Fonction publique a soulevé la question des délais de reconnaissance pour les travailleurs handicapés, souvent trop longs. Natacha Pommet attribue ces délais au manque de médecins et d’agents dans les maisons départementales. Pour elle, il est essentiel d’améliorer ces conditions pour répondre efficacement aux besoins des agents en situation de handicap.
Le projet de loi de finances s’accompagne de réformes majeures dans la fonction publique, axées sur la responsabilisation et l’efficacité. Ces mesures suscitent toutefois des réactions mitigées, notamment de la part des syndicats, qui appellent à un dialogue pour garantir que ces changements se fassent dans le respect des droits et des conditions de travail des agents.