La mise en place imminente d’un second marché carbone en Europe pourrait entraîner une hausse notable des prix du carburant. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de réduction des émissions de CO2 de l’Union Européenne, mais suscite déjà des inquiétudes en France.
La Cour des comptes prévoit une augmentation significative des dépenses énergétiques des ménages, affectant directement le prix à la pompe et menaçant le pouvoir d’achat des consommateurs.
L’évolution du marché carbone en Europe
Le premier marché carbone, déjà en vigueur depuis plusieurs années, concerne les secteurs industriels majeurs, comme la production d’électricité et l’aviation civile. Ce dispositif repose sur l’attribution de quotas annuels d’émissions aux entreprises.
Celles qui respectent leur plafond peuvent vendre leurs crédits carbone, tandis que les entreprises qui dépassent leurs quotas doivent en acheter davantage. En imposant cette pression financière, l’Union Européenne cherche à accélérer la transition énergétique vers des solutions moins polluantes et à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le second marché carbone : une extension aux ménages
Le nouveau marché carbone, appelé ETS 2, prendra effet en 2027 et inclura les transports routiers ainsi que le chauffage des bâtiments. Contrairement au premier marché, ETS 2 ne prévoit aucune distribution gratuite de quotas.
Cela signifie que tous les acteurs, entreprises comme particuliers, devront supporter les coûts liés à leurs émissions de CO2. Selon les projections de la Cour des comptes, si le prix de la tonne de CO2 atteint 50 euros, le prix du carburant pourrait augmenter de 10 %.
Cette hausse se traduirait par un surcoût annuel compris entre 200 et 650 euros par foyer, selon la consommation énergétique de chaque ménage.
En plus du carburant, les dépenses liées au chauffage pourraient également grimper, compliquant encore la gestion du budget des ménages.
L’impact direct sur le pouvoir d’achat
Cette augmentation annoncée des prix de l’énergie risque de peser lourdement sur le pouvoir d’achat des consommateurs. La mise en œuvre d’ETS 2 pourrait raviver les tensions sociales, particulièrement si les ménages perçoivent cette taxe carbone comme une mesure injuste ou mal compensée.
Les consommateurs devront adapter leurs habitudes de déplacement pour faire face à ces nouveaux coûts. Cela pourrait encourager le recours à des solutions de mobilité alternatives, comme les transports en commun ou le covoiturage, ainsi qu’une réduction de la dépendance au chauffage fossile.
Ces ajustements sont cohérents avec le plan européen Fit for 55 qui vise une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Cependant, ces transformations exigent du temps et des investissements que tous les foyers ne pourront pas facilement supporter.