Changer de travail, donner sa démission ou envisager une reconversion professionnelle sont des étapes majeures dans une carrière.
Pourtant, quitter son emploi ne s’improvise pas et soulève de nombreuses questions : quelles sont les démarches à suivre, quels droits sont ouverts après une démission, et dans quels cas peut-on bénéficier de l’allocation chômage ?
Comprendre les règles en vigueur, les motifs reconnus et les précautions à prendre permet d’aborder cette transition en toute sérénité et d’éviter les mauvaises surprises lors de la rupture du contrat de travail.
Les principaux motifs de démission en France
En France, la démission concerne chaque année près de 2,7 % des salariés, soit plus de 5 400 départs quotidiens selon la DARES. Plusieurs raisons expliquent ce choix : un déménagement suite à une mutation du conjoint, l’absence de perspectives d’évolution, ou encore un surmenage lié à une charge de travail excessive. Par exemple, un salarié peut quitter son poste pour suivre son partenaire dans une autre région, ou parce qu’il se sent bloqué dans sa carrière.
Des désaccords avec la stratégie de l’entreprise ou des difficultés économiques peuvent également motiver une démission. Ces facteurs, souvent personnels ou professionnels, influencent la décision de rompre un contrat de travail, parfois dans l’espoir d’un meilleur équilibre de vie.
les principales raisons qui poussent à démissionner
| Motif de démission | Exemple concret | Nature du motif |
|---|---|---|
| Mutation du conjoint | Suivre son partenaire dans une autre région | Familial |
| Manque d’évolution | Blocage de carrière ou absence de promotion | Professionnel |
| Surmenage ou stress | Charge de travail excessive | Personnel / Santé |
| Désaccord avec l’entreprise | Divergences sur la stratégie ou la gestion | Relationnel |
| Difficultés économiques | Crainte pour la stabilité du poste | Économique |
La procédure à suivre pour démissionner
Pour démissionner légalement en France, il est recommandé d’adresser sa décision par écrit à l’employeur, même si la loi n’impose pas de formalisme strict. Le salarié doit ensuite respecter un préavis, généralement compris entre un et trois mois selon la convention collective ou le contrat.
Un entretien avec l’employeur permet de clarifier les modalités du départ et d’organiser la remise des documents obligatoires : certificat de travail, attestation France Travail et solde de tout compte. Avant d’officialiser sa démission, il est conseillé d’anticiper la suite de son parcours professionnel, que ce soit par la recherche active d’un nouvel emploi ou la préparation d’un projet entrepreneurial, car la démission n’ouvre pas systématiquement droit à l’allocation chômage.
Les étapes clés d’une démission réussie
- Informer son employeur par lettre recommandée ou remise en main propre.
- Respecter le préavis indiqué dans le contrat ou la convention collective.
- Préparer un entretien pour clarifier les modalités du départ.
- Demander tous les documents légaux : certificat de travail, attestation France Travail, solde de tout compte.
- Anticiper la suite : recherche d’emploi, bilan de compétences, projet entrepreneurial.
Les démissions légitimes ouvrant droit à l’allocation chômage
France Travail reconnaît 17 situations de démission dites « légitimes » permettant d’accéder à l’allocation chômage. Parmi elles : le suivi de conjoint en cas de mutation professionnelle, le mariage ou PACS impliquant un déménagement, la prise en charge d’un enfant handicapé, ou encore les violences conjugales ou au travail. Sont également concernés le non-paiement des salaires après décision de justice, la création d’entreprise, ou la rupture d’un contrat aidé.
Chaque cas exige des justificatifs précis : livret de famille, attestation de PACS, récépissé de plainte, décision judiciaire ou documents relatifs à la mobilité professionnelle. Cette reconnaissance vise à protéger les salariés confrontés à des situations personnelles ou professionnelles exceptionnelles.
Statistiques et cas particuliers autour de la démission
Depuis la crise sanitaire, la France a connu une hausse notable des démissions, avec un pic observé en 2022 avant un retour à la normale. En moyenne, plus de 5 400 salariés quittent leur poste chaque jour. Certaines démissions, suggérées par l’employeur ou négociées, peuvent masquer un licenciement déguisé, mais n’ouvrent pas systématiquement droit à l’allocation chômage.
Par ailleurs, des professions spécifiques, comme les assistantes maternelles ou les journalistes, bénéficient de règles particulières pour accéder à l’ARE, sous conditions strictes. La législation encadre fermement ces cas pour éviter les abus et garantir que seules les démissions réellement « légitimes » soient indemnisées.


