Depuis plusieurs années, les aides à l’embauche d’apprentis ont permis aux entreprises françaises de maintenir un flux constant de jeunes en formation.
Toutefois, le gouvernement a récemment annoncé la réduction de ces aides, suscitant l’inquiétude des employeurs, se demandant comment elles pourront continuer à recruter des apprentis à un coût acceptable.
Des conséquences directes pour les jeunes en formation
Les jeunes en apprentissage risquent d’être les premières victimes de cette réforme. Beaucoup d’entreprises pourraient être tentées de recruter moins d’apprentis, privilégiant d’autres solutions comme les stagiaires, qui sont moins coûteuses.
Déjà, dans certains secteurs comme le bâtiment et les travaux publics, on observe une pénurie de candidats pour les contrats d’apprentissage.
À titre d’exemple, dans la Marne et les Ardennes, environ 160 places d’apprentis n’ont pas trouvé preneur cette année, en dépit de la demande croissante de main-d’œuvre qualifiée.
En 2023, 116 000 contrats de professionnalisation ont été signés, mais ce chiffre pourrait rapidement chuter si les employeurs décident de se tourner vers des stagiaires ou d’autres formes de contrats à moindre coût.
Les jeunes en formation risquent donc de perdre des opportunités d’intégration professionnelle, au détriment d’une expérience d’apprentissage complète et encadrée.
Le risque d’un remplacement par des stagiaires
Pour pallier cette hausse des coûts, les entreprises pourraient se tourner vers des stagiaires, un choix plus économique, mais qui ne garantit pas la même qualité de formation qu’un contrat d’apprentissage.
En effet, les apprentis bénéficient d’un cadre légal plus strict et d’une formation plus approfondie, alors que les stagiaires ne profitent pas des mêmes avantages en termes d’encadrement ou de rémunération.
Cela pourrait engendrer un affaiblissement de la qualité de l’intégration professionnelle des jeunes et impacter négativement le marché de l’emploi à long terme.
Les entreprises de plus de 250 salariés devront également faire face à des choix stratégiques.
Bien que ces grandes structures soient mieux équipées pour absorber les coûts, elles pourraient aussi réduire le nombre de contrats d’apprentissage proposés, notamment si elles ne parviennent pas à remplir leurs obligations en matière de seuils d’alternance, comme imposé par la réglementation.
À long terme, cela pourrait accentuer la pénurie de personnel qualifié dans certains secteurs d’activité.
Vers une révision des stratégies de recrutement
Avec cette réduction des aides, de nombreuses entreprises, notamment les petites et moyennes structures, revoient déjà leurs stratégies de recrutement. Pour certaines d’entre elles, les apprentis représentent un investissement en temps et en ressources humaines considérable.
Si les aides à l’embauche disparaissent totalement, il est probable que ces entreprises optent pour des solutions alternatives moins coûteuses, ce qui pourrait bouleverser le système de l’apprentissage en France.
Les syndicats professionnels alertent déjà sur les conséquences possibles d’une telle décision pour l’avenir des jeunes générations, qui verront leurs chances d’accéder à des formations qualifiantes se réduire.